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Les déchets électroniques constituent désormais un enjeu écologique majeur. Leur gestion, leur traitement et leur recyclage sont cependant encore mal connus du public. En ce qui concerne les entreprises, les dispositifs existants sont encore insuffisamment utilisés.
Faisons ensemble un tour d’horizon des enjeux représentés par les déchets électroniques et un état des lieux des dispositifs permettant le recyclage des dechets electroniques.
Le volume des déchets électroniques augmente sans cesse
Un marché pensé pour produire des déchets électroniques
Il est notoire que les appareils électriques et électroniques connaissent une durée de vie limitée, du fait de divers facteurs.
Le plus évident est peut-être celui de leur vieillissement technologique, qui va plus vite encore que leur usure réelle. Cela concerne surtout l’électronique. Ordinateurs, tablettes et surtout smartphones sont l’objet de progrès constants. Ils poussent les utilisateurs à renouveler fréquemment leurs appareils afin de bénéficier des dernières sorties et des dernières technologies. Quitte à se laisser abuser par les feux de nouveautés qui ne sont souvent que de simples gadgets.
À cela s’ajoute le fonctionnement d’un marché qui a été de toute façon pensé pour pousser au rachat régulier de nouveaux appareils neufs. Fragilité du matériel et obsolescence logicielle (versions de Windows, d’Android, etc. qui ne supportent plus les dernières mises à jour ou certains logiciels récents) sont hélas la norme.
C’est ainsi que plus des quatre cinquièmes des possesseurs de smartphones en possèdent un qui est âgé de moins de trois ans. Tandis que le marché de l’occasion dans le domaine concerne à peine plus de 15 % des utilisateurs.
Des déchets électroniques qui pèsent sur l’environnement
Ce renouvellement extrêmement rapide du parc matériel à l’échelle mondiale présente évidemment des conséquences écologiques dramatiques.
Il est désormais connu que la pollution totale émise par nos appareils électriques et électroniques représente un taux d’émission de CO2 équivalent à celui de l’ensemble du trafic aérien mondial. Car il faut en effet prendre en compte l’entièreté de la vie de ces produits : de la fabrication jusqu’à la fin de vie. Sans oublier la pollution engendrée par la circulation et le stockage des données.
La seule question matérielle est, à elle seule, un désastre sanitaire et environnemental.
Mais outre la pollution générée par la fabrication des produits (80 % du total des émissions liées à ce marché), il reste le problème de la gestion des déchets. Vieux appareils, usés ou cassés, encombrent les tiroirs des particuliers ou finissent jetés à la poubelle sans faire l’objet du moindre tri.
Reprendre en main la gestion de vos déchets électroniques
C’est avant tout par ignorance que nous retraitons mal ces déchets très particuliers. Bien faire ne repose néanmoins que sur quelques principes simples. La prise de conscience collective de l’urgence environnementale a permis la multiplication des solutions et des réseaux de recyclage.
Faites le bilan et triez vos déchets électroniques
Un appareil électronique obsolète sur deux (!) n’est même pas jeté. Il demeure remisé chez son propriétaire, faute de savoir quoi en faire. Ou parce que nous avons tous, même vaguement, conscience qu’un tel concentré de technologie ne peut pas simplement finir à la poubelle pour un écran cassé ou un disque dur défectueux.
Il convient donc d’abord de distinguer, dans nos stocks, ce qui est encore fonctionnel, mais a été remplacé, de ce qui est bel et bien cassé et inutilisable. Dans les deux cas, les procédés sont simples.
Redonner une seconde vie – voire une seconde jeunesse – à de vieux appareils est en effet une démarche simple à mettre en œuvre.
Il y a encore peu de temps, se débarrasser purement et simplement des équipements obsolètes était la norme. Aujourd’hui, le recyclage prend une place de plus en plus importante dans la pratique quotidienne de chacun.
Réparer et réutiliser de vieux appareils électroniques
Dans certains cas, la démarche est simple et déjà assez largement répandue.
Prenons l’exemple d’un vieil ordinateur. Quelques actions simples suffisent le plus souvent à lui redonner plusieurs années de fonctionnement :
- Le réinitialiser ;
- Nettoyer ses composants de façon superficielle ;
- Lui installer un nouveau disque dur.
Dans d’autres cas, il est nécessaire de faire appel à des savoir-faire techniques qui demeurent toutefois accessibles. Il faut savoir que des associations proposent désormais d’aider les particuliers à réparer tel appareil électrique malgré les pannes provoquées par son obsolescence programmée.
Revendre vos vieux appareils électroniques
Autre solution connue : le marché de l’occasion.
Celui-ci a connu un développement colossal ces dernières années. Il est devenu naturel pour beaucoup d’utilisateurs de revendre du matériel qui ne leur sert plus.
Dans certains domaines spécifiques comme l’informatique et le jeu vidéo, une myriade d’articles longtemps oubliés sont devenus des modèles de collection et s’achètent plusieurs dizaines, centaines, voire milliers d’euros.
Prenez donc soin de vérifier la valeur de vos vieux équipements électroniques avant de les mettre en vente.
Donner ce qui peut encore être utilisé
Le don a également le vent en poupe.
Certains appareils peuvent être dépassés, mais toujours fonctionnels.
S’ils ne sont pas toujours vendables, ils sont néanmoins susceptibles d’intéresser de nombreux acteurs du monde économique, en particulier dans le milieu de l’économie sociale et solidaire.
Les entreprises de l’ESS favorisent le développement de l’économie circulaire en valorisant et réutilisant des équipements jugés inutilisables par d’autres.
Le recyclage des appareils cassés
Les solutions permettant de prolonger la durée de vie des appareils ne font évidemment que retarder l’inévitable : leur fin de vie. Or, c’est celle-ci qui pose un problème environnemental désormais majeur.
Ce sont encore près de 80 % des déchets électriques et électroniques qui finissent déversés dans des pays en développement, où les populations les plus pauvres sont exploitées pour en récupérer quelques-uns des éléments dans des conditions sanitaires lamentables.
Pollution et paupérisation en sont donc les conséquences, alors que de réels moyens sont mis en œuvre pour optimiser le recyclage des déchets électroniques.
Un recyclage simple et accessible pour les particuliers
On désigne par le sigle DEEE (ou D3E) ces déchets d’équipements électriques et électroniques. Leur gestion est accessible à tous via des circuits encore insuffisamment utilisés, faute d’être bien connus. Or, dépollution, tri et recyclage sont organisés et obéissent à des normes européennes qui permettent d’uniformiser le processus.
Ainsi, il faut savoir que les grandes enseignes spécialisées dans ces produits sont tenues d’assurer la collecte des DEEE qui leur sont rapportés. Boulanger, Darty, etc. ont l’obligation de proposer ce service.
Il est d’ailleurs à noter que le client paie une taxe sur le recyclage à chacun de ses achats. Cette éco-contribution sert à financer la collecte et le traitement des appareils en fin de vie. La responsabilisation des entreprises tombe donc sous le sens.
L’utilisateur n’a à fournir que le seul effort du dépôt (ou de l’enlèvement) de ses déchets.
De la même façon qu’existent depuis longtemps des bacs de récupération de piles et de cartouches d’encre, il est également possible de déposer ses déchets les moins encombrants dans des bacs DEEE. On les trouve dans les chaînes de magasins précitées, dans certaines grandes surfaces et dans les déchetteries. Ils intègrent ainsi de manière simple un circuit de recyclage maîtrisé.
Recycler les déchets électroniques des entreprises
Un dispositif spécifique pour les déchets électroniques des professionnels
À l’échelle des entreprises, le procédé est davantage connu et de mieux en mieux rodé. Le recyclage des déchets électroniques passe en effet depuis 2006 par des organismes spécialisés et agréés par l’État. On les appelle des éco-organismes.
Ceux-ci prennent en charge la collecte et le recyclage des DEEE, ou bien proposent des points de dépôt. L’un des plus anciens (créé en 2006), Ecologic, est ainsi habilité à prélever tous les types de DEEE, là où d’autres acteurs sont plus strictement spécialisés (déchets médicaux, d’ameublement, de panneaux solaires, etc.).
E-dechet est un service d’Ecologic spécialisé dans la collecte et le recyclage des dechets electroniques auprès des entreprises.
Comment procéder ?
Les organismes procèdent à l’enlèvement sous certaines conditions simples (accessibilité, conditionnement). Le dépôt est gratuit. L’enlèvement peut l’être également, sous conditions, de volume principalement.
En revanche, certains services complémentaires et facultatifs sont facturés, comme la destruction de disques durs pour assurer la suppression des données.
Un transfert de la responsabilité est effectué à leur destination dès la collecte des déchets électroniques.
Les DEEE ainsi traités bénéficient d’une traçabilité complète depuis le début jusqu’à la fin du processus.