Lutter contre la pollution numérique, c’est l’un des enjeux majeurs de ce siècle. S’il est vrai que les ordinateurs, les smartphones, les serveurs et autres appareils connectés ont pris une place de choix dans les usages, il n’en demeure pas moins qu’ils entraînent des conséquences fâcheuses sur notre environnement.
C’est pourquoi, à côté de la nécessité de recourir à ces appareils, il est nécessaire de trouver des solutions pour réduire leur impact. L’heure est à la recherche et l’adoption de solutions pour une consommation plus responsable et donc salutaire pour notre planète.
La pollution numérique
Contrairement à ce que l’on pense, l’utilisation des appareils connectés et autres terminaux électroniques pollue considérablement notre environnement. La pollution numérique, c’est donc l’ensemble des formes de pollution occasionnées par les nouvelles technologies. Cela sous-entend :
- La pollution chimique ;
- L’émission de gaz à effet de serre ;
- L’érosion de la biodiversité ;
- La production des déchets d’équipements électriques et électroniques ;
- Une trop importante consommation d’électricité et d’eau notamment ;
- Des contaminations chimiques.
Connaître les sources pour mieux lutter contre la pollution numérique
Quand on regarde de plus près, on se rend compte que les sources de la pollution numérique sont multiples.
La fabrication des terminaux numériques
L’ère du numérique n’enchante pas autant la planète que les utilisateurs des produits. En effet, la fabrication de ces appareils affecte profondément et durablement l'écosystème. Par exemple, la fabrication d’un ordinateur est la résultante d’une combinaison de dizaines de matières différentes venant d’horizons divers.
Nous avons entre autres le lithium en provenance de Bolivie, de l’or, du tantale du Congo etc. Par ailleurs, la facture que l’extraction de ces minerais impose à l’environnement est salée.
En effet, cela nécessite une quantité importante d’eau, d’énergie fossile et bien d’autres ressources.
D’un autre côté, il faut savoir que fabriquer un téléviseur implique l’extraction de pas moins de 2,5 tonnes de matières premières et engendre environ 350 kg de CO2. C’est presque autant que ce que génère un trajet de 3 heures en avion.
Pire, les équipements plus complexes aux multiples fonctions accentuent le problème. Le processus de fabrication d’un écran plus grand de 70 pouces et de grande résolution multiplie les effets pervers sur l’environnement, comparé à un écran plus petit de 37 pouces par exemple.
Imaginez les dommages qui sont causés à l’environnement quand on considère le vif intérêt que les consommateurs manifestent pour les écrans de grande taille. Dans les ménages, les écrans de petite taille (qui ne sont pourtant pas toujours hors d’usage) sont rangés dans les placards au profit des écrans smart, de plus grande taille.
Les activités d’extraction des matières premières nécessaires à la fabrication de ces appareils entraînent aussi des dommages sur l’écosystème, mais aussi sur les hommes. C’est le cas des « minerais de sang » au Congo.
Le terme est utilisé parce que l’étain, le tungstène, l’or sont illégalement commercialisés au mépris des règles d’encadrement de l’activité. L’argent ici finance la guerre civile qui sévit dans certaines régions du pays.
En Chine, d’importants rejets toxiques polluent l’air et les eaux en raison de l’extraction des terres.
Et comme si tout cela n’était pas suffisant, la fin de vie de ces équipements n’est guère heureuse pour l’environnement. En 2013, un rapport de l’ONU établissait que 75 % des déchets électriques et électroniques ne passaient pas par le circuit légal de recyclage.
S’il est vrai que ce chiffre a quelque peu diminué depuis, il n’en demeure pas moins que nombre de ces déchets finissent dans les décharges à ciel ouvert en Afrique et en Asie. Cela n’est pas sans conséquences sur la santé des populations riveraines qui développent des maladies pulmonaires notamment.
Tout ce tableau renforce la nécessité de lutter contre la pollution numérique.
Internet aussi est responsable de la pollution numérique
À l’inverse de ce qu’il montre, Internet ne se limite pas seulement à un ordinateur ou un téléphone qui nous ouvre les portes d’un immense monde virtuel aux possibilités inquantifiables. En effet, une multitude d’équipements figurent derrière cette interface.
Ce sont des ordinateurs, des câbles, des relais, des centres de données. Ils sont utiles pour le transfert et le stockage des données. La mise au point de toutes ces technologies n’est pas sans incidence sur l’environnement.
Le streaming vidéo, une autre source de pollution numérique
Chaque jour, des millions de contenus vidéo sont visualisés sur le net à travers le monde. Mais le drame est accentué par les contenus lourds tels que les films proposés en très Haute Définition par des opérateurs comme Netflix. Ils pèsent plusieurs gigaoctets.
Ces différents contenus qui circulent sur la toile participent à environ 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un pourcentage apparemment insignifiant, mais qui risque d’atteindre des proportions plus élevées si rien n’est fait.
L’empreinte carbone du streaming vidéo est assez importante, car il faut beaucoup d’énergie pour alimenter les data centers.
Comment lutter contre la pollution numérique ?
La réduction de l’empreinte carbone du numérique nécessite une prise de conscience collective et l’adoption de certains comportements plus responsables, et donc plus respectueux de l’environnement.
Allonger la durée de vie de vos équipements informatiques et électroniques
Avec les publicités agressives des marques, l’obsolescence des équipements, on est poussé à la surconsommation des produits. Ce qui fait que certains équipements sont remplacés alors même qu’ils ne sont pas encore en fin de vie.
Pour éviter cela, il vous faut allonger la durée de vie de vos équipements. Cela suppose une plus longue utilisation.
Faire réparer ses équipements
Plutôt que de remplacer systématiquement un appareil endommagé, pensez à le faire réparer. Profitez de la période de garantie.
Dans tous les cas, il est préférable et plus responsable de faire réparer un appareil avant de décider de le remplacer. Cela est d’ailleurs facilité par la loi AGEC qui prévoit l’affichage d’un indice de réparabilité sur les produits vendus aux consommateurs.
Cela permet aux utilisateurs de réparer eux-mêmes leur appareil défectueux.
Changer le composant obsolète sur votre appareil
Cette option est également une possibilité à envisager. Sur ces appareils, le remplacement de quelques pièces seulement peut donner un coup de jeune à votre appareil.
Par exemple, sur votre ordinateur, il est possible de changer le disque dur, la carte graphique, etc.
Sur votre smartphone, certaines pièces peuvent aussi être remplacées sans altérer le bon fonctionnement de l’appareil. Par exemple, ajouter une carte SD de plus grande capacité si le modèle du smartphone le permet.
Acheter un appareil numérique reconditionné
Si vous devez remplacer votre appareil, privilégiez les appareils reconditionnés. Ils sont aussi solides que les neufs.
Certaines plateformes sont spécialisées dans la vente des appareils reconditionnés et offrent des services identiques à ceux des appareils neufs. À défaut, les appareils d’occasion peuvent aussi être en excellent état et à des coûts très abordables.
Ne pas multiplier les appareils
Préférez un appareil qui allie les fonctions d’impression, de scanner et de photocopie plutôt que d’avoir trois appareils séparés. En ce qui concerne les smartphones et les tablettes, trouvez un compromis pour avoir un seul appareil qui vous satisfasse plutôt que les deux.
Évitez enfin d’utiliser deux téléphones simultanément si cela n’est pas une nécessité absolue.
Limiter le recours aux e-mails
Les e-mails, aussi simples et insignifiants qu’ils paraissent, sont pourtant de parfaits pollueurs. Lorsqu’ils sont stockés dans les boîtes mails au lieu d’être supprimés, ils prennent plus de place dans les centres de données.
Ceux-ci auront alors besoin de plus d’énergie pour leur conservation. Il faut donc envoyer un mail uniquement lorsque cela est nécessaire, réduire le nombre de destinataires de vos mails et conserver uniquement les mails qui sont importants.
Le recyclage, le geste simple et sûr pour lutter contre la pollution numérique
Les vendeurs d’équipements peuvent vous reprendre votre appareil hors d’usage lors de l’achat d’un nouveau. Pensez donc à le rapporter. La reprise est gratuite. Cela permettra d’acheminer l’équipement usagé vers les centres de recyclage.